Statut
Présentation
Presse
Michèle Noiret s’est engagée dans une recherche chorégraphique qui mutualise les moyens du théâtre et du cinéma. (...) Au-delà de l’ingéniosité du dispositif technique, permettant de redessiner la géométrie de l’espace scénique et de le dynamiser, l’inscription de la danse dans le champ du cinéma en redouble l’intensité dramatique. Porté par une chorégraphe prodigieuse, dont le corps résiste à l’épreuve du temps, le projet incarne avec force l’idée deleuzienne de «l’image-mouvement», là où cinéma et danse scellent leur destin kinétique commun.»
L’omniprésence de l’écran dans les spectacles de danse m’exaspère souvent. Ce n’est pas le cas ici. L’usage du film conçu et tourné à dessein, son dialogue subtil, réactif, inventif et dynamique avec la scène, la dramaturgie façonnée à partir de choses simples, puisées dans la gaine de l’intime, le choix de musiques romantiques ou exotiques, et, par-dessus tout, l’émoi que procure la splendeur d’une artiste au sommet de son art, tout cela m’a procuré une joie, un bonheur rare et infini comme seul en offre le théâtre lorsqu’il est absolument réussi. Michèle Noiret ne danse pas seule comme on l’a souvent dit. Michèle Noiret danse avec la danse. Et tout son spectacle danse avec elle. Michèle Noiret dans ce spectacle est toute la danse.»
Radioscopies, c’est un « plasma en mouvement «, comme disait Jean-Luc Godard, un montage fluide cinéma-plateau contre la séparation, un débordement sensible du cauchemar dans la vie intime «augmentée». C’est peut-être la création la plus sensible et la plus intense de la chorégraphe Michèle Noiret. En plan large ou en plan serré, dans le jeu d’échelles entre le macro et le micro, elle a la force d’une interpellation. Pour en avoir expérimenté les puissances expressives, Radioscopies laisse le champ ouvert à toutes les pérégrinations poétiques. Le plan noiretien, singulier entre tous, est le motif de notre enchantement.»
Michèle Noiret est une magicienne qui se plaît à jouer de nos sens abusés, jamais désabusés. Ainsi, c’est notre rapport au temps, aux temps, à la concordance et à la discordance des temps, selon deux images d’un même moment, qu’elle met en jeu : elle exacerbe l’incertain déroulement du temps.»
«Radioscopies, l’accent est finement posé sur la mise en abyme du propos. Le décor reproduit la façade du lieu où vit et travaille la chorégraphe. (...) L’ensemble est très brillant, inquiétant à souhait puisque tout repère est brouillé. (…) Les décors très élaborés sont remarquables. Déjà superbes dans Hors-champ (2013), ces décors hyperréalistes mobiles introduisent un réel trouble.»
Michèle Noiret a présenté, sur le plateau du Teatro Mercadante de Naples, l’un des spectacles les plus intéressants de l’édition Napoli Teatro Festival Italia 2015.(...) Les moments qui concernent le couple sont très beaux et cinématographiques: ils rappellent les films de Antonioni, Bertolucci et de la Nouvelle Vague française. L’atmosphère étrange et mystérieuse qui se dégage du spectacle peut renvoyer à un certain “secret des choses” auquel Detrez fait allusion et qui se traduit par les exceptionnels états d’inconscience des personnages.»
C’est bien cet univers caché qui intéresse la danseuse et chorégraphe. Et c’est ce qu’elle a retrouvé chez Conrad Detrez dont on entend en début de spectacle quelques phrases évoquant le merveilleux, l’imaginaire et la certitude que chacun de nous possède plusieurs personnalités. (…) Michèle Noiret est à la fois cette femme en robe rouge lancée dans une danse sensuelle et solitaire…et cette même femme observant son double à bonne distance. Bientôt un homme fera son apparition surgissant de l’extérieur (montant les escaliers quatre à quatre, se perdant dans un dédale d’étagères…) Si on s’interroge logiquement sur la présence de cet homme, sur sa relation avec la femme qui vit dans cette maison, on oublie vite les questions pour se laisser captiver par la danse sensuelle qui les unit. Une certaine tension plane constamment mais on est plus proche de la tendresse que de l’agression. On ignore ce qui unit les deux protagonistes mais on s’attache à leur duo, à leurs apparitions sur scène et sur écran, devant et derrière un étonnant décor mobile reproduisant une partie du véritable studio de l’artiste. (…) En nous entraînant du côté de ce qui est caché, Michèle Noiret ouvre les portes mais ne les referme jamais. Chaque révélation entraîne de nouvelles questions, de nouveaux rêves, de nouveaux secrets. Un puits sans fin…»
(…) Detrez se fait entendre d’entrée, soulignant le secret, le mystère du monde. C’est là que le rejoint la chorégraphe, qui du geste et du regard aime toucher aux zones troubles de l’âme et du corps. Entre le plateau et l’écran s’installent relais et réponses. Des passages, en plus du doute cultivé du filmé en direct ou de l’enregistré. La recette a fait ses preuves dans les pièces précédentes ; on continue de se prendre au jeu. Les lumières de Xavier Lauwers, la création sonore de Todor Todoroff et Pierre-Axel Izerable et la scénographie fluide de Sabine Theunissen servent d'écrin à la furtive rencontre d'une femme (Michèle Noiret) et d'un inconnu (Isael Mata), soulevant les questions de la réalité, du songe, du désir, et la domination. (…) Au-delà de la danse - précise, impulsive, profuse en ondulations (…) -, ce sont des instants qui nous captivent : des fulgurances où l’image se dédouble et se trouble pour tutoyer la transe et sonder en creux l’identité comme un paramètre mouvant. »
Michèle Noiret a construit ce "court-métrage scénique" en brouillant les pistes en permanence. Des images inversées (…), des images captées en direct, mélangées à des images enregistrées sans point de montage visible, incitent à lâcher prise, à se détacher de la logique pour se laisser porter par l'imaginaire (…) La chorégraphe signe une pièce envoûtante et esthétique. »
Michèle Noiret entre danse et cinéma
J'essaie de trouver ce qui peut fusionner. Comment le cinéma peut enrichir l'écriture scénique. À tel point que c'est devenu une partie intégrante de mon travail chorégraphie. (...) ici, j'ai écrit un vrai scénario. La proposition était de travailler à partir de l'interview de Conrad Detrez par Jacques Chancel, mais il ne s'agit pas du tout d'un travail documentaire sur l'auteur de L'Herbe à brûler. J'ai plutôt repris dans ses propos quelques extraits qui me parlent, qui correspondent à mon travail. Et à partir de là, j'ai inventé une fiction."
Les identités à l'heure du numérique
S’il est une artiste qui trouve parfaitement sa place dans la programmation de VIA, c’est bien Michèle Noiret, danseuse, chorégraphe et passionnée par les liens entre la danse et les possibilités offertes par la technologie. Dans Radioscopies, qui sera créé à Mons, elle invente une forme hybride baptisée « court-métrage scénique ». Un mélange de chorégraphie, de théâtre et de cinéma dont elle a le secret.»
Distribution & crédits
Scénario, mise en scène et chorégraphie Michèle Noiret
Créée et interprétée par Michèle Noiret, Isael Mata
Collaboration artistique Dominique Duszynski
Assistanat Florence Augendre
Films / caméraman plateau Vincent Pinckaers
Films / régie vidéo Benoît Gillet
Composition musicale originale Todor Todoroff, Pierre-Axel Izerable
Musiques Bartok, Music for strings, percussion and celesta – Chicago Symphony Orchestra, direction James Levine ; Martinho da Vila, Claustrofobia
Archives sonores INA Emission Radioscopie 1978, Jacques Chancel / Conrad Detrez
Lumières Xavier Lauwers
Scénographie Sabine Theunissen
Costumes Michèle Noiret, Nazanin Fakoor
Direction technique Christian Halkin
Régie lumières Marc Lhommel
Régie son Pierre-Axel Izerable
Régie plateau Christian Halkin, Christophe Blacha
Construction des décors / Confection des costumes Ateliers du Théâtre National, Bruxelles
Photographies Sergine Laloux
Production et diffusion Claire Geyer
Communication et presse Alexandra de Laminne
Administration et coordination Cathy Zanté
Remerciements Carlo Chapelle, Stephan Dunkelman
Durée 52 minutes
Production Compagnie Michèle Noiret / Tandem asbl
Coproduction La Fondation Mons 2015 • Le manège.mons • Théâtre National de la Communauté française de Belgique, Bruxelles • Théâtre Louis Aragon, scène conventionnée danse de Tremblay-en-France. La compagnie Michèle Noiret est en résidence au Théâtre Louis Aragon, scène conventionnée danse de Tremblay-en-France, dans le cadre de “Territoire(s) de la Danse 2015”, avec le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis.
Réalisé avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service de la Danse.