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La fête des Belges dans le Sud
En été, de très nombreux Belges se retrouvent en Provence. Si certains sont là en touristes, beaucoup d'artistes viennent y présenter leurs créations. Comédiens, danseurs, photographes, plasticiens sont à l'honneur.
"Provence, province belge ? Durant l'été, les accents liégeois, anversois, namurois, bruxellois ou gantois résonnent dans tout le sud de la France. Mais en Provence, nos compatriotes occupent également les scènes, les podiums, les lieux d'exposition. A Aix-en-Provence, dirigé depuis plusieurs saisons par un Bernard Foccroulle toujours aussi créatif qu'à la Monnaie, Sophie Karthäuser est parfaite dans le Pygmalion (lire ci-contre) mis en scène par Trisha Brown. Quelques jours plus tôt, la danseuse et chorégraphe Michèle Noiret avait déjà séduit le public avec un solo en pleine nature. Créé à la demande de Bernard Foccroulle, La primultime rencontre a séduit le public retrouvant le site bucolique du Grand Saint Jean.(...)"
Le solo fragile et fluide de Michèle Noiret
"Plus tôt dans la soirée, c’est aussi le mouvement qui a su transporter le spectateur vers un univers d’émotion pure. Dans le « Sous-bois » transformé en plateau circulaire à l’ombre des arbres, la chorégraphe et danseuse Michèle Noiret a offert un solo fragile et fluide, où le geste épouse d’abord le silence, devient frémissement au son énigmatique d’un halo de notes et de bruissements, avant de se déployer sur le miraculeux Music for a While, hommage rendu par Henry Purcell à la bienfaisante musique… Magie d’un instant fugace, laissant pourtant dans nos mémoires sa trace vagabonde.
Le meilleur de ce Voyage artistique est sans doute le solo chorégraphique de Michèle Noiret, La Primultime rencontre. Dans le sous-bois du Domaine, une scène circulaire s’ouvre à une danse subtile et sensuelle, troublante. Michèle Noiret nous réapprend la danse a cappella, un langage du corps qui parle pour lui-même et sculpte le silence et ses reliefs minimes. Dans cette ascèse sonore, la concentration s’aiguise et s’avive de la moindre cigale, du moindre bruissement de feuillage, du moindre crissement de pied sur le plateau ; y répondent des gestes naissants, osant ou n’osant pas, semblant mesurer l’espace autour du corps. Comme une émanation du lieu et du dit qui s’y danse, la musique émerge d’un bruit blanc – Music for a While déformé par le souvenir, fantôme d’abord, présence ensuite – pour s’y enfouir de nouveau, comme le bruit retournera au silence et le silence à la forêt. Une danse où le regard est aussi important que le corps – surtout les « regards-caméra » de Michèle Noiret qui nous rencontrent sans fard. Un moment très singulier qui fait, à lui seul, le prix de ce Voyage dans le Grand Saint-Jean – pour cette année, encore inégal."
On s’achemine vers le «Sous bois», pour regarder «La primultime rencontre», solo conçu et dansé par Michèle Noiret, moment très fort où le corps, sur une scène de bois circulaire, murmure ou crie dans le silence, interrogeant, prenant à témoin, bousculant le spectateur par l’intensité du regard – dans les dernières minutes, seulement, Music for a While, de Purcell, se mêle doucement aux bruits de la nature."
Distribution & crédits
Chorégraphie et interprétation Michèle Noiret
Bande son mixée par Michèle Noiret et Jean-Christophe Scottis
Avec un extrait de "Music for a while" de Henry Purcell (interprété par Alfred Deller)
Costumes Azniv Afsar
Photographies Elizabeth Carecchio
Durée 16 minutes
Producteur délégué Festival d'Aix-en-Provence
Réalisé avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service de la Danse.